» Votre cœur se réjouira et cette joie, nul ne pourra vous la ravir » (Jean 16,22)

SEPPAC - 2022

Depuis deux ans, dans la paroisse des Jalles, nous avons proposé une semaine de prière paroissiale accompagnée pendant le temps du carême avec l’aide des chemins ignaciens en bordelais. Cette démarche était inédite pour la plupart des paroissiens qui se sont lancés dans cette aventure pendant huit jours et je dois dire que ce fut pour moi, curé de la paroisse, une grande joie d’en discerner les fruits dans les mois suivants.

Parmi tous les témoignages recueillis à l’issue de cette semaine de prière accompagnée, celui qui m’a le plus réconforté est sans aucun doute les mots d’une paroissienne exprimant sa joie d’entendre la Parole de Dieu autrement : « Je découvre que dans l’Évangile, Dieu me parle ; et je n’ai pas forcément besoin qu’on me l’explique ou d’écouter une homélie pour l’entendre. Il me parle personnellement ». Quelle découverte fondamentale et décisive dans la vie spirituelle ! Bien entendu, cette étape demande par la suite d’être accompagnée et nourrie mais il me semble que lorsqu’on a fait cette expérience une première fois, il en reste un souvenir indélébile en nous. Si nous oublions souvent les expériences passées, en revanche, ce qui a été imprimé par l’Esprit Saint au fond de l’âme, ne s’efface jamais : cela reste dans notre mémoire profonde comme un trésor gagné pour toujours : « Votre cœur se réjouira et cette joie, nul ne pourra vous la ravir » (Jean 16,22).

Mais il est un autre fruit de cette semaine de prière accompagnée que je perçois même s’il est plus difficile à décrire. Car ce n’est pas un fruit dont témoigne tel ou tel participant à cette semaine ; c’est celui que je discerne, comme curé, dans la paroisse. Lorsque 30 paroissiens prennent ensemble le temps de se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint, de prier et de prendre au sérieux leur vie spirituelle, cela rejaillit nécessairement sur toute la paroisse. Et comment pourrait-il en être autrement ? Si l’Église est – comme nous le croyons – non pas le rassemblement d’individus partageant la même foi mais véritablement un corps vivant irrigué par le même Esprit, alors il est inévitable que les grâces reçues par certains profitent à tous. Je l’ai véritablement expérimenté dans les mois qui ont suivi chacune de ces semaines de prière : à travers la grande paix ressentie dans les temps forts de notre paroisse, la ferveur renouvelée des célébrations dominicales, la fécondité des initiatives missionnaires. Voilà qui fait la joie d’un curé de paroisse et qui m’encourage à renouveler les propositions permettant à chacun de grandir dans sa vie de prière et son écoute de la Parole de Dieu.

Pierre-Alain

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